Pause à Tehuantepec
le 5 mai
Tehuantepec est le nom d’une ville mais surtout celui d’un isthme qui sépare l’Atlantique du Pacifique sur une distance de 225 km. C’est une région plate et tropicale, encadrée de montagnes et venteuse. Trois plaques tectoniques s’y rencontrent et les séismes ne sont pas rares : le dernier en date, début 2008 (6,7 sur l’échelle de Richter) a encore endommagé quelques édifices, sans faire de victimes, heureusement.
Indépendantes, les femmes de la région de Tehuantepec occupent une place importante dans l’économie, tant familiale que locale. Sans pouvoir véritablement parler de société matriarcale, on se doit de souligner cette originalité au pays du « machisme » triomphant… Vêtues de la traditionnelle tehuana (huipil brodé de fleurs) et les épaules couvertes d’un châle de couleur vive, elles sont aussi les gardiennes de la culture et des traditions locales.
Frida Kahlo – célèbre peintre mexicaine, infirme, communiste, féministe et pro-indigène - fit de la tehuana son vêtement préféré, de grande portée symbolique. C’est elle qui dans les années 30 et avec son compagnon Diego Rivera, guide à Tehuantepec le poète surréaliste André Breton. On a pu visiter sa maison Bleu à Mexico.
C’est aussi dans cette région qu’évoluent les muxe, des hommes, qui de par leur sensibilité, ont été assimilés très jeunes à des filles par leur famille et acceptés comme tels. Adultes, ils optent pour une tenue vestimentaire féminine et sont reconnus socialement. Guide du routard
Nous sommes donc heureuses d’être dans une ville de femmes, car au Mexique les hommes s’identifient aux conquistadores et les femmes aux indiens réprimés, vous pouvez imaginer ce que ça peut donner en termes de relations humaines !
Ici, les transports à deux roues ressemblent à des chars et ce ne sont pas les hommes les gladiateurs mais bien des femmes ! Nous faisons donc une petite halte ici d’une journée avant d’aller dans l’Etat du Chiapas, à San Cristobal de las Casas. On se sent un peu dans un autre monde…
