Oaxaca, une triste arrivée - beautés et horreurs du Mexique

Publié le par Lesaurelies

le 30 avril

 

Nous sommes arrivées vendredi 30 avril au soir à Oaxaca après une escale á Puerto Angel sur la côte.

A Oaxaca nous étions en contact avec deux organisations, la 1ère - MAIZ - sur le maintien de l'agriculture  indigène et la seconde - CACTUS - sur le developpement de la radio comme outil de communication dans les communautés. Notre contact était Bety CARIÑO qui nous attendait ce week-end. Vendredi, en arrivant, nous sommes allées consulter nos mails pour lui dire que nous étions arrivées à Oaxaca et pour savoir comment la retrouver. Nous avions un mail qui nous apprenait sa disparition.

 

Voici un lien du Monde.fr :
http://www.lemonde.fr/ international/article/2010/04/ 29/deux-observateurs-des- droits-de-l-homme-tues-au- mexique-dans-l-attaque-d-un- convoi-humanitaire_1344912_ 3210.html#xtor=AL-32280340

 

et un communiqué de presse pour comprendre la situation

 

Oaxaca de Juarez, le 27 avril 2010

 

Aux médias de communication

Aux peuples du Mexique

Aux peuples du monde

Aux peuples de Oaxaca

  

Agression armée contre la Caravane d’appui et de solidarité avec la

Municipalité de San Juan Copala, Oaxaca (Mexique)

 

 

CONTEXTE

 

Depuis hier, une annonce a été envoyée dans les médias à propos d’une Caravane en solidarité avec la région Triqui, dans notre État de Oaxaca. Les participants à la Caravane incluent des membres de l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO), la section 22 du syndicat des professeurs, Voix Oaxaquenienne Construisant l’Autonomie et la Liberté (VOCAL), des membres de MULT-I (Mouvement Indépendant d’Unification et de Luttes Triqui), ainsi que des observateurs internationaux.

 

Tel qu’il avait été prévu et annoncé, la caravane a quitté la ville de Huajuapan de Leon, Oaxaca, à 11h le 27 avril 2010, avec l’objectif de briser le siège dans la communauté autonome Triqui, une conséquence de la répression paramilitaire et étatique au processus d’autonomie qui est en train d’être construit par cette communauté. De violentes attaques paramilitaires ont eu lieu à plusieurs reprises durant le processus

d’autonomie de San Juan Copala ; elles ont été menées par l’organisation paramilitaire UBISORT (Union de Bien-Être Social de la Région Triqui), qui est actuellement présidée par Rufino Juarez Hernandez et le MULT (Mouvement d’Unification et de Lutte Triqui).

 

Avant le départ de la caravane, le président autonome de San Juan Copala, Jesus Martinez Flurez a déclaré tenir pour responsables de quelques agressions que se soient Evencio Nicolas Martinez, Procureur général de l’État, Jorge Franco Vargas « el Chucky », Secrétaire du gouverneur de l’État et Carlos Martinez, candidat du PRI (Parti Révolutionnaire Institutionel) pour les législatives. Il a également exigé que UBISORT et MULT agissent avec responsabilité et sérieux dans les pourparlers de paix pour le peuple Triqui.

 

 

LES FAITS

 

Une centaine de kilomètre avant d’arriver à La Sabane, la route était bloquée avec des pierres et c’est à cet endroit que débuta la lâche agression avec des armes à feu (dont le calibre est à ce jour inconnu), perpétrée par environ 15 paramilitaires au service du gouvernement de l’assassin Ulises Ruiz Ortiz. L’agression a détruit les véhicules, blessé

une camarade et il est rapporté deux personnes décédés.

 

Durant l’attaque, quelques camarades se sont enfuis en courant vers les montages et l’endroit où ils se trouvent actuellement est inconnu ; nous sommes préoccupés par le fait qu’ils aient pu être capturés par les paramilitaires. Les camarades qui en ce moment sont ‘disparus’ sont NOE BAUTISTA JIMENEZ, DAVID VENEGAS REYES et DANIEL ARELLANO CHAVEZ, tous membres de VOCAL.

 

Malheureusement, selon les informations actuelles, nous apprenons que deux camarades ont perdu la vie durant cette attaque paramilitaire. Il s’agit de BEATRIZ ALBERTA CARINO TRUJILLO, membre de CACTUS et TYRI ANTERO JAAKKOLA, observateur international originaire de Finlande. Les deux décès ont été causés par des tirs d’armes à feu.

 

Durant les événements, MONICA CITLALI SANTIAGO ORTIZ a été blessée au dos

par un tir d’arme à feu et a été reconduite à Juxtlahuaca pour y recevoir des soins.

 

Ceux et celles qui demeurèrent sur les lieux de l’agression durent descendre de leurs véhicules et furent emmenés en bas de la montagne pour être interrogés, quelques-uns furent menacés de morts avant d’être relâchés sur l’autoroute. RUBÈN VALENCIA NUÑEZ, membre de VOCAL a été détenu par les paramilitaires qui lui ont retiré sa carte d’électeur, son téléphone portable et il a été menacé de mort, avant d’être relâché.

 

Une ambulance est arrivée sur les lieux afin de dispenser des soins aux blessés, mais il a été également ouvert le feu lâchement sur le véhicule qui a été contraint de quitter les lieux. Au moment de sa fuite, les ambulanciers ont trouvé une camarade blessée à qui ils ont pu dispenser des soins et à qui ils ont confirmés le décès des personnes mentionnées ci-dessus.

 

À cause de la confusion et de l’incertitude quant aux faits, l’endroit où se trouve les compagnons mentionnés prrécedemment, de même que leur condition physique et

psychologique est inconnue.

 

 

NOUS DÉNONCONS AVEC FORCE:

 

Que cette attaque armée est le produit des conditions de violence institutionnelle et d’impunité dont jouissent les paramilitaires dans cette région de notre État. La violence institutionnelle est dirigée contre les différentes expressions de la lutte sociale à Oaxaca et spécifiquement envers la construction de processus autonomes.

 

Cette agression se déroule dans le contexte de circonstances d’isolement et l’état de siège vécu par la municipalité de San Juan Copala, où depuis le mois de janvier, les enfants n’ont pas accès à l’école ni à l’électricité et où l’eau potable a été coupée,  la communauté n’a pas accès non plus aux soins médicaux. San Juan Copala vit en permanence un harcèlement paramilitaire du fait que la route a été bloquée

à l’entrée du village.

 

 

NOUS EXIGEONS:

 

- Que le gouvernement de l’assassin Ulises Ruiz mette fin aux attaques paramilitaires dans la région Triqui, et que cesse le financement, l’armement et l’impunité dont profitent ces groupes paramilitaires dans notre État.

 

- La présentation immédiate de nos camarades disparus.

 

 

NOUS APPELONS:

 

Au peuple de Oaxaca, du Mexique, à la communauté internationale et aux différentes organisations sociales, collectifs et groupes à démontrer leur solidarité et appui afin d’exiger la présentation en vie de nos frères disparus et le châtiment des responsables. De plus, nous vous appelons solidairement à exiger que cessent les conditions de violence contre la municipalité Autonome de San Juan Copala.

 

Présentation en vie de nos camarades disparus!

 

Châtiment pour les assassins de nos camarades!

 

Que cesse l’agression de la municipalité autonome de San Juan Copala!

Levée du blocus paramilitaire envers cette communauté autonome triqui!

 

Voix Oaxaquenienne Construisant l’Autonomie et la Liberté

(VOCAL)

 

Traduit Par Emilie

 

 

Publié dans 1ère étape : Mexique

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