Révolutions sandinistes au Nicaragua

Publié le par Lesaurelies

sandinoLe Nicaragua intéressait les Nord-Américains, à cause de sa position centrale au cœur de l’isthme. En Mai 1927, suite à une instabilité politique dans le pays, les Nord-Américains créèrent une garde nationale « apolitique », encadrée par des officiers Nord-Américains. Entre 1927 et 1933, le général Augusto Sandino d'obédience libérale mena une guérilla, d'abord contre le gouvernement conservateur, puis contre les forces américaines. Il fit la déclaration devenue célèbre : Si cent hommes aiment le Nicaragua comme je l’aime, le Nicaragua sera libre ! Il refusa un accord de paix proposé par les États-Unis en 1927. La guérilla fut finalement repoussée par les Marines. À la fin de l'intervention américaine, les rebelles avaient été repoussés loin de toute agglomération et réduits à la famine et la désertion, le gouvernement nicaraguayen se trouvant en position de force pour les négociations avec le mouvement de Sandino qui aboutit à la paix en 1933.

Anastasio Somoza García fut le premier dirigeant de la garde nationale.

Avec le soutien des États-Unis, Somoza fit assassiner son principal opposant politique, Sandino, en février 1934 et prit le pouvoir en 1936. Anastasio Somoza instaura une dictature personnelle de 1936 à 1956. Ses fils Luis et Anastasio lui succédèrent, le pays fut mis en coupe réglée. Les Somoza se posèrent comme anticommunistes afin de bénéficier de l'appui des États-Unis tout au long de la Guerre froide. Ce fut 40 ans de dictature.

Le 25 février 1990, le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN) perdait les élections présidentielles par un vote sans appel : 54, 7% en faveur de Violetta Chamorro, la candidate de l’opposition, et seulement 40,8% à Daniel Ortega, le président sortant. Ce résultat exprimait clairement le rejet d’une révolution présentée jusqu’alors comme un modèle réussi de passage en douceur au socialisme et à la « démocratie participative ».

Cette défaite par les urnes de 10 années de pouvoir sandiniste ne peut se comprendre qu’en évoquant l’ambiguïté fondamentale de cette révolution, qui fut, d’abord, populaire et nationale avant de connaitre une dérive marxiste risquant de la transformer en une caricature de Cuba. La victoire de 1979 avait signifié, en 1er lieu, le rejet par tout un peuple d’une dictature archaïque. Par la suite, la minorité sandiniste profita de sa position de force pour établir son hégémonie sur l’Etat. Parvenue au pouvoir, elle s’efforça de transformer en profondeur les structures  socio-économiques, mais elle se heurta à toutes sortes d’oppositions, intérieures et extérieures. Après 8 années d’une guerre ruineuse contre une minorité d’opposants financés par les Etats-Unis, le Front Sandiniste dut, sous la pression internationale, procéder à des élections libres et accepter le verdict des urnes.

Actuellement, son président est l'ancien révolutionnaire sandiniste, Daniel Ortega, élu au 1er tour de l'élection en novembre 2006 contre Eduardo Montealegre (candidat de l'Alliance libérale). Les États-Unis d'Amérique ont réagi prudemment à la victoire de l'ancien marxiste. "Les États-Unis (…) travailleront avec leurs dirigeants sur la base de leurs engagements et de leurs agissements en faveur de l'avenir démocratique du Nicaragua", a déclaré le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, Gordon Johndroe. Les dirigeants vénézuélien Hugo Chávez et cubain Fidel Castro, se sont, quant à eux, félicités de cette « victoire grandiose ».

 Extraits : « Les révolutions d’Amérique latine » de Pierre Vayssière et de Wikipédia.

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